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'Covid-19 et crise économique ne doivent pas éclipser l’urgence climatique'
Avec Bruno Giussani
Global Geneva – 22 juillet 2020

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6 Septembre 2019
Metin Arditi
Le dictionnaire amoureux de l'esprit français

  • INTERNATIONAL GENEVA
Metin Arditi: l’écrivain amoureux de la Suisse et de l’Esprit français (Edition française)

L’ancien diplomate François Barras l’affirme : « La Suisse est un des pays les plus créatifs et innovants du monde ». Pour faire rayonner la culture helvétique d’aujourd’hui, encore trop souvent méconnue auprès des Confédérés et dans le monde, l’ancien ambassadeur de Suisse au Liban et aux Emirats Arabes Unis a créé l’association Swiss Made Culture sise à Crans-Montana, qui propose, pour ses saisons estivale et hivernale 2019, des événements et des invités d’envergure internationale. Parmi les intervenants figure l’écrivain suisse d’origine turque Metin Arditi, qui présentera, le vendredi 6 septembre, ses deux dictionnaires amoureux de la Suisse et de l’Esprit français et analysera, avec un certain piquant, ce qui fait la spécificité de chacune des deux cultures.
By Luisa Ballin
 
September 6, 2019
  
At the request of readers, Global Geneva will start publishing occasional articles in French, or both in English and French.

EVENT: Conférence de Metin Arditi: Swiss Made Culture. Vendredi 6 août 2019,18h30. Hôtel Royal, Crans-Montana, Suisse. (Conference on the Swiss writer Metin Arditi)
En partenariat avec le Festival du Livre Suisse – Entrée libre, réservation :Dans le Dictionnaire amoureux de la Suisse et le Dictionnaire amoureux de l’Esprit français, Metin Arditi, l’un des auteurs suisses de langue française les plus lus avec Joël Dicker, propose des abécédaires à son image : curieux, originaux et inattendus. Ecrivain des mille et un ailleurs, Metin Arditi a eu de nombreuses vies, avant de se consacrer exclusivement à l’écriture en 2004. Parmi la douzaine de romans qu’il a signés, appréciés tant de la critique que du public, figurent La Fille des Louganis, Le Turquetto, Prince d’orchestre, La Confrérie des moines volants, Juliette dans son bain, L’Enfant qui mesurait le monde et Carnaval noir.
Né à Ankara, ayant baigné dans la tradition laïque d’une famille juive, Metin Arditi est arrivé dans un pensionnat de Suisse romande à l’âge de sept ans. Une expérience formatrice marquera sa vie et son œuvre. Devenu homme d’affaires, de science et des arts, ce mécène mélomane a présidé le prestigieux Orchestre de la Suisse Romande (OSR). Après des études de génie atomique à l’Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL) et à l’Université de Stanford aux Etats-Unis, il s’installe à Genève, où il fonde une société d’investissements immobiliers. En 1988, il crée la Fondation Arditi, puis, en 2009, la Fondation Les Instruments de la Paix–Genève qu’il co-préside avec l’écrivain palestinien Elias Sanbar, Ambassadeur de Palestine à l’Unesco.
En 2014, il crée la Fondation Arditi pour le Dialogue Interculturel, qui compte en son sein les anciens présidents de la Confédération suisse Micheline Calmy-Rey et Pascal Couchepin. Auteur également de récits et d’essais sur La Fontaine, Vincent Van Gogh, Niccolò Machiavelli et Friedrich Nietzsche, Metin Arditi a été nommé par l’UNESCO ambassadeur de bonne volonté en 2012 et envoyé spécial pour le dialogue interculturel en 2014.
Lors de l’un de nos entretiens, Metin Arditi m’avait expliqué son attachement aux langues : « Dans ma famille à Istanbul, au début des années 50, on entendait cinq langues : le français, le turc, le ladino, mélange d’espagnol et de turc, le grec et l’allemand que mon père parlait avec ma gouvernante autrichienne. On m’a ensuite mis dans une école interne à Paudex près de Lausanne où j’entendais d’autres langues encore : le farsi, l’anglais et l’italien. J’apprenais ces langues avec mes copains, le soir dans les dortoirs. Quelqu’un a été surpris de m’entendre parler l’italien. C’était une des langues de mon enfance, que j’ai ensuite étudiée et pratiquée dans mon travail ».
Parfait cosmopolite, Matin Arditi a été naturalisé suisse et, en octobre dernier, il a été fait Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres à Paris par le ministre français de la Culture. Dans son Dictionnaire amoureux de la Suisse(Plon, 2017), il associe à chaque entrée un souvenir. Réminiscences liées à des villes de la placide Helvétie : Bâle la royale, Berne, la charmante, Lausanne et ses arts, Zurich ou le vrai argent, Genève et son esprit ou encore La Chaux-de-Fonds, métropole à l’urbanisme horloger figurant au patrimoine mondial de l’UNESCO qui a notamment vu naître l’architecte, peintre, sculpteur et urbaniste Le Corbusier, dont le talent a également été salué par l’UNESCO.
Patrie de bâtisseurs, la Suisse a aussi été une terre d’asile et d’écriture. Par quel miracle attire-t-elle autant d’écrivains ? « Thomas Mann, Bertold Brecht ou Robert Musil s’y installeront en réfugiés politiques. Mais Hess, Borges ou Nabokov n’étaient pas contraints, ils avaient librement choisi de faire de la Suisse leur dernière patrie. Tant d’autres sont venus écrire dans ce pays dont on répète qu’il ne s’y passe rien qui puisse stimuler l’imagination… Que cache donc cette Suisse conventionnelle, engluée dans son bien-être, plus soucieuse d’efficacité que de rêve, pour attirer des Rainer Maria Rilke ou des Patricia Highsmith, dont le métier est d’imaginer ?» se demande Metin Arditi, un brin provocateur.
La Suisse, pays mystérieux, a aussi vu naître le sculpteur Jean Tinguely et abriter ses amours avec sa complice, la lumineuse Niki de St-Phalle. Tout comme leur créativité partout saluée. « Le succès ne change pas les grands artistes. Il les conforte dans leur liberté… Couple d’une solidarité rare qui incarnera l’une des aventures artistiques les plus flamboyantes du XXe siècle » , affirme l’écrivain.

Conférence de Metin Arditi – Swiss Made Culture – Vendredi 6 août 2019 – 18h30 – Hôtel Royal – Crans-Montana. (Photo: Tourism Valais)Mais si Metin Arditi a la plume heureuse pour célébrer le génie helvétique, il sait griffer avec un même talent. A la lettre S de son dictionnaire amoureux figure un nom : Swissair. Il fut un temps, se souvient-il, où « monter dans un avion Swissair, c’était être choyé, se sentir en sécurité. C’était déjà être en Suisse. Et voilà qu’en un rien de temps, la fierté du pays devient l’objet d’un drame et d’une angoisse nationale ». Drame du vol New York-Genève qui s’échouera au large de la Nouvelle écosse et dont aucun des 229 occupants ne survivra. Viendra ensuite une gestion calamiteuse, puis l’épisode humiliant du grounding des avions de l’une des meilleures compagnies du monde, cloués au sol. Swissair étant incapable d’honorer ses dettes. « Des sociétés se créent, d’autres disparaissent. Mais cela n’excuse pas l’incompétence et l’arrogance des dirigeants de Swissair ».
Pour Metin Arditi, l’amour de la Suisse passe aussi par l’estomac. Fin gourmet, l’homme de lettre avoue sa passion pour les fromages suisses et les vignes en terrasse de Lavaux, dont un lieu de production : le dézaley, nom de vent et appellation phare, situé sur la commune de Puidoux. « Une fascination », se délecte l’épicurien féru d’une suissitude à laquelle il rend un hommage en 170 définitions et une dédicace à son ami fraternel Elias Sanbar, écrivain et ambassadeur palestinien «qui lui aussi connaît la douceur des terres d’accueil ».
Chantre du panache de l’Esprit françaisA Crans-Montana, Metin Arditi présentera également son Dictionnaire amoureux de l’Esprit français (Plon-Grasset, 2019). « Je suis né dans un pays où la France n’a jamais été une puissance coloniale ou mandataire. Où, lorsque j’étais enfant, elle n’avait pas d’influence économique prépondérante. Et où, pourtant, sa présence était exceptionnelle. Le français flottait avec une nonchalance gracieuse sur les rives du Bosphore. Chacun le parlait. Par quel miracle ? Je ne sais pas. A l’Istanbul de mon enfance la France n’offrait pas seulement le plaisir de lire ses grands écrivains, celui d’écrire en les prenant comme modèles, de respirer sa langue comme sa syntaxe dicte de le faire. L’essentiel est ailleurs », écrit-il en préambule.
Une France dont l’esprit le séduit. « On ne considère en France que ce qui plaît », dit Molière. Partant de cet indiscutable constat, l’écrivain suisse examine les diverses formes dans lesquelles s’incarne en France le désir de plaire, le goût du beau, mais aussi l’amour du trait assassin, un irrésistible penchant pour la théâtralité ou la tentation des barricades.
Metin Arditi, qui tient également une chronique dans le quotidien français La Croix, cite Jules Ferry, La Liberté et la tradition, et l’historienne Mona Ozouf qui définit parfaitement cette nation contradictoire : « La difficulté avec la France, c’est qu’il y en a deux : en elle coexistent une nation aristocratique et une nation démocratique ; un pays conservateur et un pays révolutionnaire ; l’un presque engourdi, l’autre éminemment inflammable. » Un pays, où un ténor de la grande politique, ancien ministre, ancien tout, cité par l’écrivain suisse, parle de « l’inconscient monarchique français » et de l’Elysée « investi de pouvoirs d’autant plus fascinants qu’ils sont mystérieux ».
Mystère, charme et liberté. Un je-ne-sais-quoi qui rend l’Esprit français irrésistible. Et Metin Arditi d’évoquer l’ironie du philosophe Vladimir Jankélévitch, dont un des textes phares a pour titre : Le Je-ne-sais-quoi et le Presque rien. « Comme l’ironie, l’expression incarne l’esprit français spirituel au plus haut degré, et temporel au point d’être frivole. Elle dénote à la fois le travail accompli (on a cherché, sans succès) et une délicatesse ; on affiche son échec. On le revendique avec élégance. On prend acte de ses propres limites, preuve d’un esprit distingué…Je ne sais pas quel est le mot juste, mais vous le devinerez sans que ni vous ni moi ayons à préciser duquel il s’agit. Car nous voyons les choses d’un même œil, vu que nous appartenons au même monde… ».
Un même monde, où la France et la Suisse romande se partagent une langue commune à laquelle l’écrivain d’origine turque rend hommage avec panache.
Geneva-based writer Luisa Ballin is a contributing editor to Global Geneva magazine.
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Santiago Calatrava : « Maintenant je suis un confédéré ». 

C’est dans l’auditorium de l’Hôtel Guarda Golf à Crans-Montana que plus de 120 personnes se sont réunies le 20 juillet 2018 autour de l’architecte Santiago Calatrava.  Le maestro nous a initiés à son œuvre et à  sa méthode de création, en jetant des ponts entre sculpture et architecture. 


Alors que plus de 120 auditeurs étaient réunis pour la conférence, à 18h30 précise, François Barras, le responsable de l’association de Swiss Made Culture a présenté le grand architecte international. Il rappelé ses monuments et ponts à Jérusalem, Bilbao, Liège, Venise et bientôt Dubaï ... « C’est l’un des architectes qui représente le mieux la Suisse dans le monde », a-t-il expliqué. Né en Espagne, Santiago Calatrava a fait ses études et rayonne en grande partie depuis la Suisse. Ainsi, l’architecte illustre parfaitement la promesse de l’association Swiss Made Culture née en 2017, enracinée à Crans-Montana et qui met en avant un pays créatif et ouvert : « La Suisse en dialogue avec le monde ».

Dans un Français d’une fluidité immense, Santiago Calatrava a fait défiler des images de ses bâtiments et de ses esquisses et les a expliqués avec limpidité. Sa thèse est simple : l’architecture est un art, ce que le 21e siècle sait comprendre, contrairement au 20e siècle qui a focalisé sur ce qui était fonctionnel.

 
C’est lors de ses études à polytechnique alors qu’il était immergé dans des questions de physique, que Santiago Calatrava a commencé aussi à sculpter. C’est un art qui l’aide à réfléchir à la gravité, la masse mais aussi à s’inspirer de l’anatomie humaine. Ainsi, observant notamment comment ses enfants se mettaient debout, il a schématisé avec des cônes et cubes la colonne vertébrale : « Le sens de l’ingénierie c’est contempler la nature et en tirer des modèles. Aussi abstrait que cela paraisse, c’est toujours figuratif », explique-t-il en passant des visuels de sa grande tour torsadée de Malmö. 

Projetant la couverture du livre issu de sa thèse, Santiago Calatrava nous fait rêver avec une fleur qui s’ouvre, véritable totem de son savoir et de son art. La nature étant maîtresse, il a fait des études de topologie qui ont donné lieu à ses dessins où les formes se déploient. Comme dans le musée de Milwaukee qui permet aux objets de s’épanouir. Ou dans le nouveau bâtiment que l’architecte est en train de construire avec l’un de ses fils, Michael, pour l’exposition universelle aux Émirats Arabes Unis en 2020 et qui se déploie, avec son toit qui s’ouvre ou se ferme au soleil, comme un majestueux faucon. 

Mettant en avant certaines de ses constructions, sculptures et ses mécanos inspirés par la forme de l’œil (Lyon, Planétarium de Valence, ville natale de Calatrava), il commente : « Un architecte travaille avec l’œil et pas avec les mains. Je pense que si Raphaël n’avait pas eu de mains, il aurait été un architecte exceptionnel ». C’est aussi à partir de sculptures que Calatrava a bâti des caves en Rioja, la gare d’Emilie Romagne ou pensé à la manière de présenter la flamme olympique quand il a dessiné le complexe d’Athènes pour les JO de 2004. 

Pour la gare de Liège l’inspiration est plutôt peinte et se situe au niveau des hanches. Il nous montre des aquarelles de corps et commente : « Je dis toujours : Liège c’est une femme », avant de nous expliquer comment il a conçu la gare où presque la moitié de la ville s’est mobilisée pour célébrer son ouverture. 

Quand il a fait voir son projet de traversée du Lac de Genève de 2017, Calatrava est acclamé par le public et en profite pour revenir sur la manière dont il a appris le Français dans une famille genevoise et comment cet enseignement simple la marque à vie : « Maintenant je suis un confédéré ». 

L’architecte embraye avec humour et fierté pour parler de la tour qu’il est en train de construire à Dubaï et qui sera « sensiblement » plus haute que la plus haute tour de la ville : Burg Khalifa. Ce sera une tour observatoire dont Calatrava n’a pas pu révéler la hauteur exacte. 

Et cette belle conférence vive et claire se termine avec une sculpture en construction à Chicago (12 m de hauteur) qui s’intitule Mother & Child et est la source d’inspiration de son Transportation Hub de Ground Zéro. A côté, l’église orthodoxe Saint Nicholas écrasée par la chute du d’une des Twin towers, est inspirée de l’imagerie immémoriale de l’orthodoxie. Elle est faite dans le marbre luminescent qui a servi à faire et sert à réparer le Parthénon…

 
La conférence se termine par de profondes questions, une ovation et un verre frais et doux sur la terrasse de l’hôtel, avec une belle vue sur le golf et les Montagnes. 

Quatre autres événements sont programs par Swiss Made Culture pendant l’été, dont mi-août la venue du collectionneur chinois Ulrich Slig et un Instant Lyrique avec Laure Barras et Benjamin Bernheim accompagné par Antoine Palloc.


Yaël Hirsch - Responsable de la Rédaction
www.toutelaculture.com
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